Kátia Kabanová

Du 8 mars au 5 avril 2011
Palais Garnier

Kátia Kabanová

Musique de Leos Janacek (1854-1928)
Livret de Vincence Cervinka
d’après “L’Orage” d’Alexandre Nikolaevitch Ostrovski

en langue tchèque

Peut-être le chef-d’oeuvre de Janacek, aux côtés de sa Jenufa. Une jeune femme trompe son mari absent, elle le regrette, le lui avoue et se jette dans le fleuve. Histoire simple et terrible, que Janacek raconte sans détours. Angela Denoke reprend la bouleversante production de Christoph Marthaler, une de ses plus belles réussites.

L’action, inspirée d’une pièce de l’écrivain russe Ostrovski, L’Orage, se situe dans la Russie de 1860. Janáček adapta lui-même le livret d’après une traduction en tchèque de Cervinka. Le sujet dresse un tableau très sombre de la condition féminine dans une petite bourgade de province. Archétype de la femme opprimée par les lois de sa propre morale, Kátia, qui a fait un mariage de convenance avec un garçon dominé par une mère autoritaire, étouffe et rêve de grand air mais sa conscience l’empêchera de rompre avec son milieu. Le texte d’Ostrovski était plus violent à l’égard de la société. L’opéra de Janáček met davantage l’accent sur le drame individuel : il insiste sur le monde lyrique de Kátia, le tragique de son amour, la sincérité de sa conduite et souligne en contraste l’hypocrisie de son entourage qui la pousse au suicide. En 1917, Janáček s’était lié avec Kamila Stösslová, de trente-huit ans sa cadette et mariée. Ces deux êtres que tout semblait séparer furent irrésistiblement attirés l’un vers l’autre. La similitude de la situation de Janáček et de Kamila avec celle du couple Kátia-Boris est évidente. « J’ai posé sans cesse votre image sur Kátia Kabanová pendant que je composais », écrit-il à Kamila en 1922. Le compositeur, qui ressentait intensément le drame de Kátia, soigna particulièrement son portrait.

Palais Garnier
8 rue Scribe
75009 Paris
www.operadeparis.fr

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