Jeune Photographie Russe

Du 5 janvier au 19 février 2010

Jeune Photographie Russe

Exposition de 3 artistes de la nouvelle génération: Anya Maysuk, Tatiana Plotnikova, Alexandra Demenkova

« Il s’agit de trois jeunes photographes russes qui ont entre 20 et 35 ans. L’Europe voit en elles l’espoir d’un souffle nouveau pour la photographie tandis qu’elles découvrent en de puissantes images le désespoir indicible d’un peuple. Leur point commun est d’avoir travaillé de près avec Sergey Maximishin et d’avoir par son intermédiaire côtoyé le musée imaginaire qui hante les gens de Magnum. Certains de leurs regards font comme des clins d’yeux aux icônes de la F.S.A., aux scènes de rue de William Klein, aux traversées d’asile de Raymond Depardon et à quelques autres encore, mais la commune méthode qui singularise ces photographes, c’est le rapport de proximité qu’elles savent établir avec ceux qu’elles rencontrent et photographient. Là où nous parlerions de photographie documentaire pour user d’une distinction à la mode, mais savante, elles ne craignent pas de parler d’art, et à propos des images qu’elles produisent, de photographie sociale comme art. Anya Maysuk, Alexandra Demenkova et Tatiana Plotnikova prolongent l’héritage de Maximishin, la poétique d’un désastre, en rapportant les visages, la misère et la vie d’un monde défiguré.

Anya MAYSUK a tout juste 20 ans. On attend de son jeune âge un regard neuf sur un pays si longtemps replié sur lui-même. Elle pratique le reportage en noir et blanc ou en couleur sur des sujets sociaux pointus tels que les orphelins ou les handicapés. En Europe, on a remarqué et primé un de ses travaux en apparence intimiste qu’elle développe sous une forme presque narrative, « Le Dernier été de l’enfance ».

Tatiana PLOTNIKOVA est née en 1973. Photographe indépendante, elle est issue, comme ses consœurs, de la faculté de photojournalisme de Saint Pétersbourg. Au cours de ses reportages sociaux, elle s’est intéressée aux gens de théâtre, à un hôpital de campagne, et à la vie des classes moyennes à Saint Pétersbourg. Avec la série « Banya », la photographe aborde un phénomène social en pleine mutation : le bain de vapeur russe. Les rites, les ustensiles traditionnels ainsi que l’architecture de bois caractéristique de cette pratique usuelle dans les campagnes sont aujourd’hui en voie de disparition. Ils laissent la place à des techniques modernes de sauna que les guides touristiques locaux et internationaux appellent encore «Banya».

Alexandra DEMENKOVA est née en 1980 et a réalisé, depuis 2004, de nombreux reportages qui lui ont valu d’être plusieurs fois primée. Ce serait un euphémisme de dire que son champ d’intérêt est la vie ordinaire des gens humbles : son objectif braque la misère et la désolation parmi les sans-abris, les migrants, les bohémiens, les internés, les gens du cirque et de la rue, les populations inquiétantes squatteuses des villages désertés. Territoire des rêves brisés est un titre qui pourrait s’appliquer à toute la Russie qu’elle fréquente, mais qui se limite dans son reportage à ces villages jadis florissant aux abords des grandes villes, habités aujourd’hui par le désespoir, le crime et la solitude, selon les termes même de la photographe ».

Robert Pujade

Théâtre du Kremlin-Bicêtre
2 place Victor Hugo
94270 Le Kremlin-Bicêtre
Tél. : 01.49.60.62.16
Métro : Kremlin-Bicêtre (ligne 7)
www.ecam-lekremlinbicetre.com

En haut