La France et la Russie signent des accords lors du séminaire intergouvernemental de Rambouillet

le 27 novembre 2009

                1_Seminaire_Franco_Russe_1Le XIVe séminaire intergouvernemental entre la France et la Russie s’est tenu à Rambouillet, le 27 novembre, en présence des deux chefs de gouvernement, François Fillon et Vladimir Poutine. Les ministres Jean-Louis Borloo, Christine Lagarde, Valérie Pécresse, Eric Besson, Christian Estrosi et Pierre Lellouche ont rencontré leurs homologues russes. Une rencontre qui a permis de réaffirmer la richesse de la relation entre les deux pays. Plusieurs accords portant sur l’efficacité énergétique, l’énergie, le commerce, les hautes technologies, l’environnement ainsi que les échanges humains et culturels ont été signés.

“Notre objectif, c’est de construire, à terme, avec la Russie, un espace fondé sur la liberté complète de circulation des hommes, des biens et des capitaux, et des services”, a déclaré François Fillon dans son discours introductif au XIVe séminaire intergouvernemental franco-russe.

Lors de ce séminaire, qui avait lieu à Rambouillet, François Fillon et Vladimir Poutine ont insisté sur l’importance de bâtir un grand espace économique et humain qui soit commun à l’Union européenne et à la Russie et dans lequel la France jouera un rôle moteur. Outre l’organisation et le programme de l’année croisée de la Russie en France et de la France en Russie en 2010, les discussions ont porté sur les grands dossiers économiques, industriels et la circulation des personnes. Les questions portant sur le climat et l’énergie ont été les axes majeurs de cette rencontre.

La question climatique à l’horizon de la conférence de Copenhague

Réduire les émissions à effet de gaz et développer l’efficacité énergétique ont été à la base des accords. Les chefs de gouvernement ont, tout d’abord, affirmé leur détermination à mener une action conjointe lors du prochain sommet sur le climat, qui se déroulera du 7 au 18 décembre prochains à Copenhague.

Lors du précédent séminaire intergouvernemental à Sotchi, en septembre 2008, la France et la Russie avaient signé un accord relatif à la mise en œuvre du protocole de Kyoto. Accord qui se concrétise aujourd’hui avec la signature, à Rambouillet, entre BNP-Paribas et TNK-BP d’une convention sur la réduction du volume de gaz brûlés sur le site pétrolier de Samotlor. “C’est un signal très positif de notre engagement commun de réduire les émissions de gaz à effet de serre”, a insisté François Fillon.

Dans le domaine de l’efficacité énergétique, l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) va intensifier sa coopération avec la Russie. Le but en sera la création d’une agence publique pour l’efficacité énergétique sur la base du modèle français. Toujours dans l’intérêt de conduire une politique gagnante dans le domaine de l’efficacité énergétique, les deux pays ont créé un groupe de travail conjoint et ont mis en place un club d’affaires franco-russe sur la question.

Efficacité énergétique toujours avec la modernisation du réseau de distribution de chaleur de la ville de Slantsy : un accord a été signé entre le français Dalkia et le russe TGK-4. L’entreprise française a également signé un autre contrat avec la société Tise pour un projet de mise en affermage du réseau de chaleur de la ville de Kalouga.

La sécurité énergétique grâce à une diversification des sources et des voies d’approvisionnement

Parmi les accords attendus dans le domaine énergétique, figurent celui de l’entrée du groupe énergétique français EDF dans Gazprom pour le projet de construction du gazoduc “South Stream”. Ce projet, actuellement porté par les compagnies russe Gazprom et italienne Eni, va acheminer le gaz de Russie vers l’Europe via la mer Noire. Le français GDF-Suez poursuit, quant à lui, les discussions pour son entrée dans le consortium russo-allemand Nord Stream, projet de gazoduc passant sous la mer Baltique.

La France continue également de soutenir le projet européen “Nabucco” qui doit acheminer du gaz d’Asie centrale. Le choix français est celui d’une diversification des sources et des voies d’acheminement. La France comme la Russie soutiendront les autres projets qui contribuent à la sécurité énergétique de l’Europe.

Dans le domaine de l’énergie nucléaire, les deux pays réaffirment l’importance de l’établissement d’un cadre équilibré d’échanges commerciaux des matières nucléaires entre l’Union européenne et la Russie, conformément aux engagements de l’accord de partenariat et de coopération entre l’Union européenne et la Russie. Concernant la partie française, les efforts de coopération scientifique et technologique entre Areva et le russe Rosatom seront développés. Ils porteront sur les technologies innovantes du cycle de combustion nucléaire civil.

Le partenariat industriel

Plusieurs accords ont été signés dans le domaine de l’innovation et de la haute technologie pour intensifier les coopérations. On peut citer entre autres :

  • dans le domaine pharmaceutique et de l’innovation thérapeutique, la signature d’un contrat entre la société française Sanofi-Aventis et l’entreprise publique russe Rostekhnologii pour une participation au projet “Pharmpolis”. Accord signé aussi pour Sanofi-Aventis avec Bioton Vostok sur la mise en œuvre d’un médicament antidiabétique en Russie ;
  • dans le domaine de l’industrie automobile, Renault a signé un protocole de coopération avec le constructeur russe Avtovaz. Cet accord prévoit une aide financière de la Russie et l’apport du savoir-faire technologique de Renault. Le constructeur français utilisera la capacité de l’usine de Togliatti pour couvrir les besoins du marché russe.

Pour renforcer les échanges humains

Permettre une meilleure circulation des personnes : Éric Besson et son homologue russe, Konstantin Romodanovski, ont signé un accord sur les migrations professionnelles. Celui-ci permettra aux ressortissants français et russes (dirigeants d’entreprise, travailleurs hautement qualifiés, jeunes professionnels ou salariés en mission, etc.) de bénéficier d’une plus grande liberté de circulation entre les deux pays. Ces personnes bénéficieront d’un traitement préférentiel facilitant leur circulation, leur installation ainsi que celle de leur conjoint et l’exercice de leur activité professionnelle. Cet accord permettra en outre un développement de la mobilité des étudiants et des universitaires et fera monter en puissance la coopération entre les établissements d’enseignement supérieur. Un accord sur la formation des cadres a également été conclu.
Les deux pays ont, en outre, signé un protocole relatif à l’application de l’accord de réadmission entre l’Union européenne et la Russie.

À la veille de l’Année croisée franco-russe

Le programme des événements de l’année croisée France-Russie 2010 a été adopté. Un programme riche et diversifié qui couvre, avec près de 400 projets, les domaines de la culture, de l’économie, de la recherche, de l’éducation, de la jeunesse et des sports.
Parmi les manifestations phares :

  • l’exposition “Sainte Russie” au Louvre inaugurée par le président Dmitri Medvedev, le 2 mars 2010, à l’occasion de sa visite d’État en France ;
  • l’exposition nationale russe au Grand Palais du 12 au 16 juin 2010, inaugurée le 12 juin 2010 par Vladimir Poutine ;
  • la présentation de 250 chefs-d’œuvre du musée national Picasso à Moscou (de février à mai) et à Saint-Pétersbourg, de juin à septembre 2010 ;
  • la représentation à haut niveau de la France, invitée d’honneur au forum économique de Saint-Pétersbourg, en juin 2010 ;
  • une grande exposition à Moscou sur “l’art de vivre à la française”, du 6 au 9 octobre 2010.

Pour favoriser un apprentissage réciproque des langues, les enseignants russes seront accueillis en France pour dispenser des enseignements de langue et d’histoire. Les lycées français et russes accueilleront des élèves dans le cadre d’échanges.
Une année 2010 croisée qui se clôturera officiellement en décembre, à Moscou, en présence des deux chefs de gouvernement.

Source: www.gouvernement.fr
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