Consécration par le patriarche de Moscou de la nouvelle cathédrale orthodoxe russe de la Sainte-Trinité à Paris
Le dimanche 4 décembre 2016, le patriarche de Moscou et de toutes les Russies Kirill a procédé à la dédicace de la nouvelle cathédrale de la Sainte-Trinité, dont la construction a été achevée récemment. Cet événement constitue une étape essentielle dans la vie de l’évêché de Chersonèse de l’église orthodoxe russe en France qui comprend toujours plus de fidèles mais qui, jusqu’à présent, ne disposait sur la région parisienne que de quelques églises de très petite taille. (Rappelons que la cathédrale Saint-Alexandre Nevski, située rue Daru, a quitté le patriarcat de Moscou dans les années suivant la révolution bolchévique de 1917, pour rejoindre celui de Constantinople).
Plusieurs archevêques ont concélébré avec sa Sainteté le Patriarche, parmi lesquels l’évêque de Chersonèse Nestor, le métropolite de France Emmanuel (Patriarcat de Constantinople), l’archevêque Jean de Charioupolis (Archevêché des églises orthodoxes russes en Europe Occidentale rattaché au patriarcat de Constantinople), tous parisiens, ainsi que d’autres, venus de l’étranger, tels le métropolite Innocent de Vilnius et de Lituanie (par le passé archevêque de Chersonèse) et l’archevêque Michel de Genève et d’Europe Occidentale (Eglise orthodoxe russe hors frontières). Les prières ont été prononcées dans les langues les plus diverses, tandis que les chants sonnaient en slavon et en français… Cette majestueuse cérémonie restera dans les mémoires comme un symbole de l’unité de l’orthodoxie dans toute sa diversité, ce qui est particulièrement symbolique pour la nouvelle cathédrale orthodoxe à Paris.
Dans son homélie, le patriarche a attiré l’attention sur la force de la parole de Dieu (l’Evangile), celle-ci étant seule à constituer une « vérité absolue ». Toutes les autres « vérités », d’après sa Sainteté, ne sont qu’humaines et donc temporaires. Il suffit pour s’en rendre compte de se représenter le nombre de grands penseurs des siècles derniers pour les idées desquels les hommes donnaient parfois leurs vies… et dont les idées sont aujourd’hui oubliées de tous, si ce n’est de quelques scientifiques ou universitaires se consacrant spécifiquement à leur étude. Souvent, ce qui revêtait une importance capitale pour les gens il y a une centaine d’années a cessé d’avoir aujourd’hui un quelconque intérêt… Seule la parole de Dieu ne perd pas de son actualité année après année car la vérité qu’elle renferme ne dépend pas de tendances ou de la perception qu’en ont les hommes. De nos jours, les hommes font face à un tel flot discontinu d’informations que personne n’est en mesure de les assimiler dans leur intégralité. Il leur devient difficile, dans tout ce « bruit ambiant », de distinguer la vérité de Dieu d’autres informations. C’est pour cela que la construction de cette cathédrale à Paris, comme nouveau témoignage de la parole de Dieu, est si importante. Sa Sainteté n’a pas cherché à nier les difficultés auxquelles les chrétiens font face de nos jours, mais a exprimé un grand espoir : selon elle l’humanité n’a pas le choix, elle doit apprendre à distinguer le bien du mal, à moins de cesser d’être humanité. Pour ce qui concerne la tempête faisant rage autour des chrétiens, le patriarche la compare au vent soufflant par-dessus les toits, tantôt dans une direction, tantôt dans une autre… sans pour autant porter préjudice à la tranquillité des foyers dans les maisons elles-mêmes. C’est pourquoi les chrétiens ne doivent pas s’offusquer de l’agitation, parfois hostile, qui les entoure, aussi longtemps qu’ils conservent dans leurs cœurs la parole de Dieu.
A la présente dédicace a précédé, un mois plus tôt, l’ouverture officielle du complexe du nouveau Centre culturel orthodoxe russe à Paris, dont cette cathédrale est partie intégrante. Ce centre comprend des salles d’exposition, des classes, un auditorium, des appartements pour le clergé et des bâtiments administratifs, notamment destinés à l’ambassade de Russie.
Formons le vœu que ce centre culturel et cette cathédrale, ainsi que joue déjà ce rôle depuis plus d’une centaine d’années le pont Alexandre III (l’un des plus beaux de Paris) situé à proximité, témoigneront pendant de longues années de la culture russe en France, permettront une meilleure compréhension entre les deux peuples et contribueront au développement de relations amicales entre la France et la Russie.
Maxime Gédilaghine
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