Les finalistes pour le centre orthodoxe russe à Paris

Quel projet préférez-vous ?

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Les projets des dix équipes retenues en phase finale du concours international d’architecture pour la construction d’un centre spirituel et culturel orthodoxe russe à Paris (7e) étaient exposés les 18 et 19 décembre 2010 à la résidence de l’ambassadeur de Russie.

« Lé défi, pour les architectes, c’est de respecter la tradition orthodoxe tout en s’inscrivant dans le monde moderne et le paysage parisien. Il y a des projets classiques, d’autres fantaisistes, mais dans l’ensemble, ils sont avant-gardistes », commente Alexandre Orlov, ambassadeur de la Fédération de Russie en France et l’un des quinze membres du jury

Dix équipes finalistes :

1.
Sade (Manuel Nunez Yanowsky/Miriam Teitelbaum) et Arch Group (équipe binationale) – n°61


La maquette du projet a été présentée le 15 mars 2011

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http://maket.abtb.ru

2.
Frédéric Borel & Associés (équipe française) n°31


3.
Studio Architecture (équipe russe) – n°45


4.
Elena Lenok (équipe russe) – n°90


5.
Agence architecture Anthony Béchu (équipe française) – n°18


6.
Mikhail Filipov et Wladimir Mitrofanoff (équipe russe) – n°02


La maquette du projet a été présentée le 15 mars 2011

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http://www.3rim.ru/news/maket-xrama-filippova

7.
Rudy Ricciotti et Ginger Sechaud Bossuyt (BET) (équipe française) – n°74


8.
Vega Architecture (équipe russe) – n°44


9.
Dumont Legrand Architectes et Gec Ingenierie (BET) (équipe française) – n°47


10.
Wilmotte & Associés et Mosproekt 2 (équipe binationale) – n°73


Pour en savoir plus sur les projets


La Fédération de Russie a acheté à l’Etat Français un site idéalement situé, dans le 7è arrondissement au bord de la Seine au niveau du pont de l’Alma, à côté de la tour Eiffel.

Le futur centre comprendra, outre l’église, des logements pour les prêtres, des bureaux et des salles pour les séminaires et les conférences, ainsi qu’un café russe. Le lauréat du concours international d’architecture sera proclamé le 14 mars 2011 pour un démarrage des travaux en janvier 2012 puisque Météo France restera sur place jusqu’à fin 2011. La maîtrise d’ouvrage est confiée au promoteur immobilier français Nexity. Le coût de la construction, estimé à 30 millions d’euros, sera financé par des dons. Ce nouveau centre culturel et spirituel orthodoxe devrait ouvrir au public fin 2013 ou début 2014. Cette église sera rattachée au Patriarcat de Moscou alors que l’église de la rue Daru (8è) est placée sous la juridiction du Patriarcat de Constantinople. « Ce projet ambitieux symbolisera un nouveau rapprochement entre la Russie et la France », se félicite l’ambassadeur.

 


RESULTATS DU SONDAGE RELATIF AUX PROJETS
DE NOUVELLE EGLISE RUSSE A PARIS

A l’attention des membres du jury chargé de procéder au choix
du projet de nouveau centre culturel orthodoxe russe à Paris

Pendant tout le mois de février 2011, l’association « Maxime and Co : Le monde russophone en France » a réalisé un sondage, sur le thème « Quel projet de nouveau centre orthodoxe russe destiné à être construit quai Branly à Paris préférez-vous? » sur ses deux sites internet – un en russe et un en français.

Ce sondage répondait a un double objectif: d’une part, attirer l’attention des compatriotes russes vivant en France et des parisiens de souche sur le projet de nouvelle cathédrale et leur présenter les projets d’architectes retenus à l’issue du premier tour, et de l’autre, leur permettre d’exprimer leurs préférences pour l’un ou l’autre des projets avant de faire part de leurs points de vue au jury.

Il nous est apparu nécessaire d’effectuer ce sondage parce que, à ce jour, personne n’a cherché à connaître l’avis de la « communauté russe » de France sur ce sujet (il n’y a eu ni sondage officiel, ni échange public…).

Nous n’avons pas la prétention de brosser un tableau complet de la façon dont les dix projets finalistes sont perçus en France. Même s’il a été réalisé avec le plus grand soin, ce sondage a été effectué par internet, avec les avantages et inconvénients que cela présente. On peut néanmoins en tirer des informations utiles qui devraient aider le jury à se forger une opinion.

Résultats des votes sur chacun des sites:

4916 voix exprimées sur le site russophone www.maxime-and-co.com
5415 voix exprimées sur le site francophone www.infos-russes.com
Nombre total de voix exprimées : 10331

Résultats du sondage sur le site francophone:

Résultats du sondage sur le site russophone:

Résultat du sondage, deux sites confondus :


А – Observations d’ordre général

1) Trois projets sont en tête sur les deux sites : le projet de Sade (Manuel Nunez Yanowsky/Miriam Teitelbaum) et Arch Group (équipe binationale) (ci-après « projet Yanowsky ») qui recueille 38% des voix, le projet de Mikhail Filipov et Wladimir Mitrofanoff (équipe russe) (ci-après « projet Mitrofanoff ») qui recueille 35% des voix, et le projet de l’équipe Lenok (équipe russe) (ci-après « projet Lenok »), qui recueille 14% des voix. Les autres projets n’ont pas recueilli plus de 5% des voix.

2) Sur ces projets, deux peuvent être considérés comme « classiques » (les projets Mitrofanoff et Lenok) et un comme « contemporain » (le projet « Yanowsky »).

3) Si l’on procède à une comparaison par style d’architecture, on constate que les projets « classiques » ont la préférence des participants au sondage (les projets « Mitrofanoff » et « Lenok » remportant ensemble 49% des voix), les votes des « Russes » et des « Français » se rejoignant d’ailleurs sur ce point.

4) Parmi les projets « contemporains » (qui n’ont pas recueilli plus de 5% des voix), certains ont fortement choqué, et pas uniquement des Russes. Le mécontentement est lié au fait même que de tels projets aient pu être retenus parmi la dizaine de finalistes.

5) Le succès du projet « Yanowsky » est lié au soutien dont il a réellement bénéficié de la part d’un grand nombre de sondés, mais aussi au fait que certains partisans d’un style architectural « classique » lui ont apporté leur voix. En effet, craignant qu’un des projets « choquants » (voir point 4 ci-dessus) puisse l’emporter, dans un contexte où des bruits couraient selon lesquels « de toutes façons, on ne laisserait pas passer un projet classique russe », ces derniers ont préféré voter pour le « moins original » des projets ayant une chance d’être retenu.

6) On nous a souvent signifié qu’aucun des projets ne suscitait l’enthousiasme et demandé s’il était possible de voter « contre tous les projets ». Nous n’avons pas offert cette possibilité, car nous tenions à connaître l’opinion des sondés sur les projets présentés. Néanmoins, il ne fait aucun doute que si cette possibilité avait été donnée, la réponse « contre tous » aurait figuré en tête du classement.

B – Observations d’ordre technique:

7) Le sondage s’est déroulé en parallèle sur les deux sites. Sur chacun d’eux, il n’était possible de voter qu’une fois à partir d’un même ordinateur (deux votes à partir d’une même adresse IP n’étaient pas autorisés). Il se peut que quelques personnes ayant accès à plusieurs ordinateurs aient voté plusieurs fois, mais cela reste des cas isolés.

8 ) Les lecteurs de nos sites se divisent de manière générale en deux catégories : les russophones et les francophones, de sorte qu’ils consultent chacun la version du site qui est dans leur langue. L’expérience montre que la majorité d’entre eux ne soupçonne même pas l’existence d’une version du site dans l’autre langue. Toutefois, pour assurer l’objectivité des résultats, on peut poser que 10% environ des participants ont voté deux fois, à savoir une fois sur chacun des deux sites.

9) Nous avons une connaissance assez précise de l’auditoire de nos sites (notamment, grâce aux abonnements que nous recevons à la newsletter éditée séparément dans les deux langues). Pour ce qui est du site russophone – il s’agit principalement des Russes et autres russophones vivant en France. Pour ce qui est de la version française, ses lecteurs sont avant tout des Français s’intéressant à la culture russe, dont certains descendent d’anciens émigrants russes, désormais assimilés, mais ayant conservé un intérêt pour leurs racines.

C – Observations complémentaires

On trouvera ci après quelques remarques récurrentes formulées  (oralement ou par écrit)  par nos lecteurs. Bien que ces opinions soit subjectives, nous avons décidé de les consigner dans  ce compte-rendu car elles reflètent largement le point de vue de ceux à qui, a priori, ce projet de nouvelle église est destiné. De ce fait même, elles pourraient retenir l’attention du jury.

10) Sans doute du fait de ce qu’il tente de concilier à la fois des éléments de styles « classique » et « contemporain », le projet « Yanowsky » a fait l’objet de nombreux commentaires de la part de nos lecteurs (beaucoup plus que tous les autres). On peut les résumer comme suit.

а) Une majorité s’accorde à dire que ce projet, pris « hors contexte », est le plus esthétique.

b) Ce projet est vivement critiqué par les orthodoxes russes de France, tant par les fidèles que par des représentants du clergé de l’évêché de Chersonèse lui-même. Selon eux, une construction moderne de verre pourrait parfaitement convenir à un bâtiment administratif, mais aucunement à une église orthodoxe. A leur avis, si l’objectif est d’offrir un nouveau lieu de culte aux Russes de France qui leur permette de pratiquer leur foi orthodoxe, ce projet ne remplit pas cette fonction à la fois en ce que son architecture ne satisfait pas aux canons, et parce qu’elle ne répond pas à la représentation que les croyants se font d’une église orthodoxe russe.

c) Toutes nationalités confondues, les votants ont exprimé la crainte de voir le concours remporté par un projet « de verre » qui, du fait de la particularité de sa conception, risquerait de « passer de mode », voire de nécessiter à terme de gros travaux de restauration (vu la courte durée de vie des constructions contemporaines), alors qu’une construction de type traditionnel permettrait d’assurer le rayonnement de l’orthodoxie russe en France pendant des siècles, comme la cathédrale Alexandre Nevski de Paris ou la cathédrale Saint Nicolas de Nice, par exemple, le font déjà.

d) D’après certains lecteurs (des deux nationalités), ce projet ne « représente pas la Russie » car il ne s’associe à rien de « typiquement russe » dans l’esprit des gens, qu’ils soient russes ou français.

e) A l’inverse, pour certains Russes en France, peu pratiquants ou ne professant pas la foi orthodoxe, un tel projet est un signe que la Russie est capable de s’affranchir d’un « obscurantisme canonique millénaire » et de rendre hommage à la modernité, Paris étant peut-être, un lieu symbolique.

11) Les principales critiques concernant les projets « Mitrofanoff » et « Lenok » portent sur le fait qu’ils s’inspirent exagérément d’ouvrages architecturaux existant en Russie et qu’ils devraient être mieux adaptés au site parisien, sans toutefois dépasser les limites du style « classique » et tomber dans la modernité. Le projet « Lenok », quant a lui, a été jugé par certains de dimensions trop restreintes.

Compte-rendu réalisé et approuvé par le Conseil d’administration
de l’association « Maxime and Co », le 3 mars 2011,

 

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