Monument russe vandalisé à Paris : Silence assourdissant de la presse et des autorités face à un acte odieux

Monument russe vandalisé à Paris : Silence assourdissant de la presse et des autorités face à un acte odieux

Le 8 février dernier, le monument parisien à la mémoire du corps expéditionnaire russe, venu appuyer les armées françaises pendant la I ère guerre mondiale de 14-18 au prix de quelque 5.000 morts, a été souillé par des vandales qui l’ont peinturluré.
Aucun écho ou si peu dans la presse française, aucune protestation des autorités, pas d’indignation contre un acte qui pourtant vise explicitement par la provocation l’amitié franco-russe et une nationalité en tant que telle, que les vandales en soient conscients ou non. Qu’on imagine un seul moment ce qu’on aurait entendu s’il se fût agi d’un monument d’une autre nationalité ou d’une autre religion !
Ce monument a été élevé pour commémorer le combat des 20.000 hommes envoyés sur le front français participer, et périr pour un quart d’entre eux, dans la grande boucherie du début du siècle dernier. Ces soldats ont manqué sur le front russe à la même époque. De même que des dizaines de milliers de soldats et officiers russes se sont retrouvés sacrifiés dès le début de la guerre, en 1914, pour mener une offensive hâtive en Galicie, afin de permettre aux armées françaises de résister et de vaincre sur la Marne. Non, la victoire de la Marne n’est pas due aux seuls taxis….
Les vandales qui se sont attaqués au monument, situé sur les quais de la Seine, se distinguent bien sûr par leur ignorance crasse de ces anciennes solidarités et sacrifices mutuels franco-russes. Seule une xénophobie issue d’un politiquement correct soigneusement entretenu contre tout un peuple en tant que tel, de son histoire et de sa culture peut expliquer ce geste ridicule et criminel.
Et l’allusion aux singeries anti-religieuses qui eurent lieu à Moscou en l’église du Christ Sauveur l’an dernier, dissimule bien mal la nature réelle de cet acte odieux qui relève sans doute d’une certaine russophobie ambiante. Les pauvres soldats de 1916-1917, enfin reconnus par l’Etat russe, n’ont rien à voir avec la politique actuelle du gouvernement russe, quelle que soit l’opinion qu’on puisse en avoir.
Que cette farce grotesque se produise au moment où sont commémorés les centaines de milliers de morts de la bataille de Stalingrad, qui a grandement contribué à sauver l’Europe du nazisme, auraient dû pour le moins mériter quelques entrefilets dans une presse prompte à dénoncer d’autres profanations et la manifestation d’une émotion, au moins de circonstance, de la part des autorités françaises devant un acte déplacé et honteux.
Conseil de Coordination du Forum des Russes de France février 2013

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