Des cloches russes sur les rives de la Seine

Le 11 mai, 2011
Source : Alexandre Verechtchaguine, l’Observateur russe

Le vainqueur du concours pour la construction d’un centre culturel et religieux russe à Paris est le projet conjoint présenté par la Sade de Manuel Nunez-Yanowsky (France) et le bureau d’architectes moscovites Arch Groupe.


Crédits photo : www.arx-group.ru

Manuel Nunez-Yanowsky est le fils d’un officier de marine espagnol parti à la fin des années 1930 pour la Russie, où il se maria à une Russe. Le destin a voulu que le futur architecte voit le jour à Samarkand, avant de grandir et d’étudier à Odessa. Son père, qui avait combattu contre Franco avant de servir dans l’Armée rouge, fut arrêté après la guerre et passa sept ans dans les camps à Vorkouta. Après sa libération, sa famille décida de partir pour l’Espagne. Manuel Nunez-Yanowsky s’est ensuite installé en France. Aujourd’hui, c’est l’un des architectes européens les plus en vue. Il travaille dans différents pays du Vieux Monde. L’architecte a évoqué son dernier projet avec l’Observateur russe.

— Quelle est le point de départ du projet ?

— Une église est avant tout un lieu de rencontre avec Dieu. Sa hauteur est de 27 mètres, et elle est dominée par une croix, qui peut être considérée comme une antenne vers Dieu. Notre temple est en pierre blanche. Le clocher sera pourvu d’énormes cloches pesant deux à trois tonnes. Elles seront fondues en Russie. La pierre blanche viendra elle aussi de Russie. Nous devons encore résoudre le problème des eaux souterraines, car la Seine est proche, mais il reste encore un an avant sa construction.

— Vous avez comparé l’église orthodoxe à une soucoupe volante qui se serait soudain posée sur une piste d’atterrissage à Paris.

— Nous avons décidé de réaliser un jardin autour de l’église, qui est dédiée à la Trinité. Le jardin est justement cette piste d’atterrissage, l’élément clé du projet. Il ressemblera beaucoup au jardin de Giverny, en banlieue parisienne, où vécu Claude Monet. Notre jardin, à la différence des jardins français géométriques, sera très romantique.

— Actuellement, trois bâtiments de Météo France se trouvent sur le site du futur centre culturel et religieux. Qu’adviendra-t-il de ces édifices ?

— Nous détruirons le premier bâtiment, le plus proche de la Seine. Le second sera démantelé partiellement et transformé en terrasse, et le troisième sera conservé. Le jardin s’étend à partir du bas, autour de l’église, et s’élève ensuite par terrasses jusqu’au toit du dernier bâtiment.

— Comment vous est venue l’idée de la structure de verre recouvrant l’église ?

— Elle est liée à l’Intercession de la Sainte Vierge. Nous avons beaucoup parlé de ce thème avec des prêtres russes, notamment à Serguev-Possad. La couverture de verre sera auto-lavante, grâce à une fine pellicule d’eau d’un-demi millimètre. Sur la façade nous installerons des capteurs transformant l’énergie du soleil en électricité. Le facteur écologique est crucial, tout comme les hautes technologies, les deux étant interconnectées.

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